ESPACE SCHENGEN

Publié le par Lux

ESPACE SCHENGEN

La fuite en avant

 

 

Depuis le 21 décembre 2007, « l'espace Schengen » a été étendu à neuf nouveaux pays au point que, maintenant, à l'exception notable du Royaume-Uni et de l'Irlande, mais aussi de Chypre, de la Bulgarie et de la Roumanie, il n'existe plus de frontières à l'intérieur de l'Union européenne où la libre circulation et la non-discrimination sont désormais les réglés fondamentales. En présentant cette nouvelle « avancée ~>, le président de la Commission européenne, J. M. Barroso, a salué la suppression de « ces obstacles à la paix ». Mais, au-delà des discours officiels et trompeurs, la réalité est tout autre.

 

Une fois entrés dans lUnion européenne, par le « passage » rendu le plus facile (soit en raison du laxisme des autorités locales, soit en raison de l'impossible résistance au Camp des saints), les immigrés se regroupent par affinité ou en fonction des lois sociales du pays d'accueil. Ils vont dès lors grossir de nouveaux ghettos, comme en Hesse où la campagne électorale pour le renouvellement de son Parlement a permis de mettre en avant une étude établissant que 25% des agressions seraient dues à des immigrés.

 

De nouveaux ghettos

 

À côté des pauvres bougres qui viennent chercher en Europe un Eldorado qu'ils ne peuvent pas trouver chez eux - ce qui favorise la propagande fondamentaliste et ouvre la voie à la propagande terroriste -, des bandes organisées viennent y développer des activités aussi criminelles que lucratives. Elles installent leur siège dans un État et commettent leurs forfaits dans un autre, utilisant au mieux les différences entre les lois pénales. Et si, au prix de fichages toujours plus complets de la population, la coopération entre les polices a fait d'immenses progrès pour contrer ces activités criminelles, elles sont cependant handicapées par la renonciation des pouvoirs politiques à cette composante intégrale de la souveraineté nationale que constitue la sécurité des frontières.

 

L'emprise idéologique

 

C'est bien cette sécurité des frontières à laquelle les îles britanniques ont décidé de ne pas renoncer, ce qui les a conduit à refuser aussi en grande partie la coopération policière et judiciaire. Et, comme elles veulent conserver pour leurs concitoyens leur régime social, elles ont prié la France de protéger ses propres frontières afin que les immigrés ne sortent pas, par là, de l'espace Schengen pour les envahir. Ce fut tout l'objet du traité du Touquet vendu aux Français par le ministre de l'Intérieur de l'époque, Nicolas Sarkozy. La mesure phare qu'il mit en avant et fut à l'envi relayée par la presse, fut la fermeture du centre d'hébergement de la Croix Rouge à Sangatte. On a beaucoup moins disserté sur l'envahissernent par ces immigrés des ports de Dieppe, Le Havre, Saint-Omer et même Zeebrugge.

 

Hélas, ces exemples n'ont pas suffit. L'emprise idéologique est devenue telle que pour lutter contre les dégâts causés à l'économie par les « 35 heures » et la retraite à 60 ans, pour lutter contre les dégâts causés à la société par la baisse excessive du taux de fécondité, l'ancien conseiller de François Mitterrand, Jacques Attali, propose une nouvelle fuite en avant en ouvrant grand les portes de l'espace Schengen à une « immigration choisie ». Solution qui aura comme principal effet de permettre aux nouveaux venus d'exercer une pression à la baisse sur les salaires ce dont se réjouit par avance un président de la Banque Centrale Européenne qui aimerait endiguer le déferlement d'une nouvelle vague inflationniste. Mais il ajoute ainsi aux maux actuels un mal supplémentaire : en accueillant en Europe des travailleurs qualifiés en provenance de pays moins développés, on prive ces mêmes pays des compétences dont ils ont terriblement besoin. Et comme ces mouvements conduiront inéluctablement à de nouveaux problèmes d'assimilation, le gouvernement devra alors proposer d'augmenter les quotas de « reconduite à la frontière », « rapatriement humanitaire » et autre « retour volontaire » dont est chargé M. Hortefeux.

 

                                                                                                                              François Reloujac

                                                                                 

                      Politique Magazine n°60 Février 2008

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