La naissance de la France

Publié le par Lux

496 : le baptême de la France - Le baptême de Clovis enfanta la nation française

« Le baptême de Clovis est un des actes les plus importants de notre histoire, puisqu'il fit de la France la fille aînée de l'Eglise et scella pour treize siècles l'alliance du trône et de l'autel »
Georges Bordonove

« Le crime le plus grave que l'on puisse commettre contre son peuple, c'est de lui enlever la mémoire, car alors il ne sait plus ni son nom ni sa date de naissance. L'une des maladies les plus graves est de ne pas savoir rentrer chez soi puisqu'on ne peut plus donner ni son nom, ni son identité. »
Vladimir Jankelevitch



Le contexte historique

Tout au long du IVème siècle, de nombreuses peuplades barbares s'installent pacifiquement sur les terres de l'empire romain. Avec le Vème siècle, les vagues d'invasion se font plus violentes et occasionnent la chute de l'empire romain. La Gaule est pour sa part occupée par les Huns, les Germains, les Wisigoths. Avec la disparition des structures politiques de l'empire, c'est l'anarchie qui règne entre les peuplades barbares et païennes et les populations gallo romaines christianisées.

Dans cette anarchie sociale et politique qui suit l'effondrement ce l'empire romain, seule l'Eglise catholique se présente comme une force stable, constituée, hiérarchisée. Depuis plus de trois siècles, en effet, le christianisme s'est développé dans les structures de l'empire. La Gaule romaine s'est convertie sous l'influence de Ste Blandine à Lyon (IIème siècle), St Irénée, St Hilaire, St Martin (milieu du IVème siècle), St Germain, Ste Geneviève qui sauva paris de l'invasion des Huns d'Attila. Dans l'anarchie du Vème siècle, seule l'Eglise, et particulièrement les évêques, est un refuge et un ordre. Ce sont les évêques qui détiennent l'autorité, le pouvoir politique, économique et économique. « La France a été faite par ses évêques comme une ruche par des abeilles » affirme Joseph de Maistre. Des évêques qui, pour la plupart, furent des saints : Saint idoine Apollinaire (évêque de Clermont), Saint Rémi (Reims), Saint Avit...



Clovis choisi par l'Eglise



Mais ces évêques sont avant tout des religieux, attachés à servir le Christ et à annoncer la parole de Dieu. La politique n'est pas leur domaine. Ils vont donc se préoccuper de désigner un chef politique pour rétablir une stabilité et une unité nécessaire à tout apostolat. C'est Saint Rémi qui de concert avec les autres évêques, va se tourner pour cela vers les francs et leur chef Clovis, et se résolut à le convertir.

Clovis était un roi païen qui n'avait pas suivi les autres chefs barbares dans l'arianisme, hérésie qui s'est développée dès le IIIème siècle et qui niait la divinité du Christ. Clovis entretenait ainsi de bonnes relations avec les évêques et il avait perçu le profit qu'il pourrait tirer de leur soutien. Clovis fut véritablement victime d'un complot d'évêques. Ceux-ci, et notamment saint Avit, favorisèrent son mariage avec sainte Clotilde, princesse Burgonde profondément attachée à la foi chrétienne. Cependant Clovis hésitera longtemps à adopter la religion catholique. Il a peur de la réaction de ses guerriers qu'il voit difficilement rejeter leurs divinités de la guerre pour adorer un Dieu crucifié. La mort de son premier fils après son baptême repousse sa décision.

Les conseils de sa femme, de saint Rémi, et surtout la victoire de Tolbiac vont le décider : sous le point de succomber face aux Alamans à Tolbiac, Clovis invoque « le Dieu de Clotilde », et promet de se convertir au catholicisme s'il est vainqueur. Sa victoire sera éclatante et entraînera son baptême ainsi que celui de trois mille de ses guerriers.

Ce baptême aux conséquences historiques considérables n'a donc rien d'un choix personnel fortuit. La persévérance des évêques, et particulièrement de saint Rémi en est le vecteur principal. C'est d'abord l'Eglise qui a choisi Clovis, avant que Clovis ne décide de choisir l'Eglise. Le texte du testament de saint Rémi à voir ci-contre le montre sans ambiguïté.

« Nous vous donnons tous nos pouvoirs pour tout le royaume de notre cher fils spirituel Clovis, que, par la grâce de Dieu, vous avez converti avec toute sa nation, par un apostolat et des miracles dignes du temps des apôtres »
Pape St Hormisdas à St Rémi.

« ...par égard à cette race royale qu'avec tous mes frères évêques et co-évêques de la Germanie , de la gaule et de la Neustrie , j'ai choisi délibérément... »
Saint Rémi

« Nous louons Dieu qui vous a retiré de la puissance des ténèbres pour faire d'un si grand prince le défenseur de son Eglise et opposer votre gloire aux attaques des pervers. »
Pape Anastase II à Clovis.


« Ainsi, Dieu choisit la France de préférence à toutes les autres nations de la terre pour la protection de la foi catholique et la défense de la liberté religieuse. Pour ce motif, le Royaume de France est le Royaume de Dieu, les ennemis de la France sont les ennemis de Dieu. »
Le pape Grégoire IX à Saint Louis.

La vocation de la France

Mais ces évêques sont avant tout des religieux, attachés à servir le Christ et à annoncer la parole de Dieu. La politique n'est pas leur domaine. Ils vont donc se préoccuper de désigner un chef politique pour rétablir une stabilité et une unité nécessaire à tout apostolat. C'est Saint Rémi qui de concert avec les autres évêques, va se tourner pour cela vers les francs et leur chef Clovis, et se résolut à le convertir.Clovis était un roi païen qui n'avait pas suivi les autres chefs barbares dans l'arianisme, hérésie qui s'est développée dès le IIIème siècle et qui niait la divinité du Christ. Clovis entretenait ainsi de bonnes relations avec les évêques et il avait perçu le profit qu'il pourrait tirer de leur soutien. Clovis fut véritablement victime d'un complot d'évêques. Ceux-ci, et notamment saint Avit, favorisèrent son mariage avec sainte Clotilde, princesse Burgonde profondément attachée à la foi chrétienne. Cependant Clovis hésitera longtemps à adopter la religion catholique. Il a peur de la réaction de ses guerriers qu'il voit difficilement rejeter leurs divinités de la guerre pour adorer un Dieu crucifié. La mort de son premier fils après son baptême repousse sa décision.Les conseils de sa femme, de saint Rémi, et surtout la victoire de Tolbiac vont le décider : sous le point de succomber face aux Alamans à Tolbiac, Clovis invoque « le Dieu de Clotilde », et promet de se convertir au catholicisme s'il est vainqueur. Sa victoire sera éclatante et entraînera son baptême ainsi que celui de trois mille de ses guerriers.Ce baptême aux conséquences historiques considérables n'a donc rien d'un choix personnel fortuit. La persévérance des évêques, et particulièrement de saint Rémi en est le vecteur principal. C'est d'abord l'Eglise qui a choisi Clovis, avant que Clovis ne décide de choisir l'Eglise. Le texte du testament de saint Rémi à voir ci-contre le montre sans ambiguïté.« Nous vous donnons tous nos pouvoirs pour tout le royaume de notre cher fils spirituel Clovis, que, par la grâce de Dieu, vous avez converti avec toute sa nation, par un apostolat et des miracles dignes du temps des apôtres »Pape St Hormisdas à St Rémi.« ...par égard à cette race royale qu'avec tous mes frères évêques et co-évêques de , de la gaule et de , j'ai choisi délibérément... »Saint Rémi« Nous louons Dieu qui vous a retiré de la puissance des ténèbres pour faire d'un si grand prince le défenseur de son Eglise et opposer votre gloire aux attaques des pervers. »Pape Anastase II à Clovis. « Ainsi, Dieu choisit de préférence à toutes les autres nations de la terre pour la protection de la foi catholique et la défense de la liberté religieuse. Pour ce motif, le Royaume de France est le Royaume de Dieu, les ennemis de sont les ennemis de Dieu. »Le pape Grégoire IX à Saint Louis.



Les
conséquences politiques et religieuses de ce baptême vont déterminer les traits fondamentaux de l'âme de notre nation, marquée de l'alliance de l'ordre romain et de la spiritualité chrétienne. Plus important que les territoires conquis par Clovis, l'essentiel de son œuvre repose sur la constitution de la première entité politique cohérente suite à la chute de l'empire romain; Sur le plan religieux, les victoires de Clovis marquent la fin de l'arianisme. Les succès militaires de Clovis sont liés au rayonnement de l'Eglise et au triomphe de Rome, la nation française est liée d'entrée de jeu au Saint-Siège, union qui durera des siècles ! Saint Rémi dans son testament nous dit que la nation Franque a été choisie pour « l'honneur de l'Eglise et la défense des humbles ». Voila ce qui constitue le caractère essentiel de l'identité de notre nation ! La plénitude temporelle de la France se trouve liée au service de l'Eglise et à la protection des faibles : c'est la vocation de la France. Saint Rémi ajoute que si les français restent fidèles à cette vocation originelle, leur patrie sera prospère, s'ils s'en écartent, ils engendreront leur propre malheur. Notre histoire est là pour montrer que cette règle ne souffre guère d'exception.

La naissance de la France



C'est
avec le baptême de Clovis que va émerger une nation qui n'existait pas avant et à laquelle le peuple de Clovis donnera son nom : la France. Cinq siècles seront nécessaires pour que cette nation voit le jour dans sa personnalité historique, mais c'est le baptême de Clovis qui l'a enfantée, lui donnant, comme à l'enfant qui vient d'être conçu toutes les caractéristiques de son être.

L'acte originel de notre nation ne réside donc pas dans une décision de pouvoir politique. Il ne se pas plus dans l'unité d'une race puisque toutes les races européennes y sont mêlées. Il ne vient pas non plus d'une unité géographique, tant ses climats et reliefs sont variés, et ses frontières connaîtront de d'importantes variations.

L'acte originel, fondateur de notre pays, réside dans la volonté et le choix d'hommes d'Eglise qui furent des saints et désignèrent pour prendre en charge le pouvoir politique, un homme à qui ils donnèrent leur confiance et les sacrements de l'Eglise pour présider aux destinées de son peuple. Nous ne sommes pas une nation qui a choisi l'Evangile, c'est l'Eglise qui nous a constitué nation. Cette réalité historique trouve sa formulation dans l'expression « France, fille aînée de l'Eglise » et s'impose aux français de tous les siècles, qu'ils soient croyants ou non. C'est aussi la raison pour laquelle nous pouvons parler de « baptême de la France ».

La loi salique : notre première constitution !



« La nation des francs, illustre, ayant Dieu pour fondateur, forte sous les armes, ferme dans les traités de paix, hardie, agile et rude au combat, depuis peu convertie à la foi catholique, libre d'hérésie. Elle était encore sous une croyance barbare. Mais avec l'inspiration de Dieu, elle recherchait la clé de la science, selon la nature de ses qualités, désirant la justice, gardant la piété. Alors, la loi salique fut dictée par les chefs de cette nation qui en ce temps commandaient chez elle. (...) Puis lorsqu' avec l' aide de Dieu, Clovis, le chevelu, le beau, l'illustre roi des francs eut reçu, le premier, le baptême catholique, tout ce qui dans ce pacte était jugé peu convenable fut amendé avec clarté par les illustres rois Clovis, Childebert et Clotaire. Et ainsi fut dressé ce décret : Vive le Christ qui aime les francs ! Qu'Il garde leur royaume et remplisse leurs chefs des lumières de sa grâce ! Qu'il protège l'armée ! Qu'il leur accorde des signes qui attestent leur foi, leur joie, la paix, la félicité ! Que le Seigneur Jésus Christ dirige dans le chemin de piété ceux qui gouvernent ! »

A titre de comparaison, voici comment débute la constitution de la Vème république : « La France est une république indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure l'égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d'origine, de race ou de religion. Elle respecte toutes les croyances. »

N.B. : La France n'est pas une République laïque mais elle est dotée d'institutions républicaines et laïques, ce qui est différent. Le général de Gaulle disait : « la République est laïque mais la France est chrétienne. »

Et aujourd'hui ?



Que les français de cette fin de second millénaire ne s'illusionnent pas au point de considérer que les faits rapportés ici ne sont qu'anecdotes et légendes évanouies dans le temps. Ils y perdraient la conscience de leur être. L'eau du baptême qui coule sur le front de Clovis et ses guerriers continue de couler sur le nôtre. A ignorer le baptême de Reims et ses conséquences, on se coupe sans rémission de la connaissance de notre patrie. Il est fondamental de nous en souvenir aujourd'hui car il n'est pas de renaissance possible sans retour aux sources originelles.

 

 

Comte de B

Publié dans Histoire

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