CHIRAC VOTE ROYAL

Publié le par Lux

Jean-Marie Le Pen a été le seul homme politique à annoncer l’émergence de Mlle Marie, Ségolène Royal, en vue de l’échéance présidentielle.  Il avait vu juste.   Ensuite, il l’a qualifiée de « vedette américaine » prévoyant le retour de Lyonel Jospin.  Ce dernier a effectivement tenté de s’imposer, mais a vite déclaré forfait.

  Les adhérents du PS ont donc choisi une femme de vieille souche française, issue d’une famille plutôt réactionnaire pour les représenter dans la férocité des combats.  Bien qu’elle n’ait pas l’étoffe de la fonction briguée, elle bénéficie d’un grand capital de sympathie dans l’opinion.  Cela, sans nul doute fait les affaires du locataire de l’Elysée qui va tout entreprendre pour faire perdre Nicolas Sarközy de Nagy Bosca.  

 

Voici ce qu’en pense Jean de la Faverie, dans le dernier Politique Magazine.

 

 

CHIRAC VOTE ROYAL

 

Tout sauf Sarkozy

 

Chirac ne veut donc pas de Sarkozy au second tour. Le premier n'oublie pas les rapports quasi filiaux qu'il entretint avec le second quand le maire de Neuilly était le chevalier servant de sa fille et encore moins quand ce dernier se détacha d'elle. Celui qu'il considéra un temps comme un futur gendre déclina plus encore dans son estime, la trahison venue : celle de 1993-95 quand le ministre du Budget, de la Communication et porte-parole du gouvernement se rallia à Édouard Balladur. Aujourd'hui encore, les plaies de Chirac sont béantes. Au point que le président de la République tente de saborder la candidature du président de l’UMP.   Ne s'est-il pas emparé de « son parti », de « sa machine de guerre » et du trésor financier qui l'accompagne ?

La riposte devant être à la hauteur du forfait, le chef de l'État lance son artillerie lourde. Le mot d'ordre : « TSS », tout sauf Sarkozy. Mieux vaut Ségolène que Nicolas ? Après tout, pourquoi la « Madone du Poitou » ne devrait pas son élection à Chirac qui, chacun le sait, n'a jamais été gaulliste, tout comme Laurent Fabius n'a jamais été socialiste ? Mitterrand lui a bien dû la sienne en 1981...

 

« Programmé pour tuer »

 

Comment expliquer autrement les « intimidations » d'un grognard chiraquien, jeanLouis Debré qui répète à l'envi « qu'une rupture pour une rupture n’est pas un programme »?   Le chef de l'État est aussi heureux de constater que Dominique de Villepin n'a pas abandonné l'idée d'aller à l'assaut final et qu'avec un plan media mieux affiné il remonte dans les sondages. Les manœuvres d'une Michèle Alliot-Marle qui laisse planer le suspense en se déclarant « prête » mais en précisant qu'elle ne prendra sa décision qu'en début d'année 2007, ne sont pas non plus anodines. Commentaire du député Xavier de Roux (UMP, Charentes-Maritimes) : « Chirac est programmé pour tuer. On ne le changera jamais. Sa dernière  cartouche s'appelle MAM.  Mais si ça ne marche pas, il en cherchera une autre ».

 

Mieux et plus perfide peut-être est la position d'Alain Juppé. Voici, un autre recours que Jacques Chirac souhaite ne pas négliger. De retour de son exil forcé au Canada, l'ancien Premier ministre dont la perte des droits civiques ne restera plus qu'un mauvais souvenir, s'est fait réélire à la mairie de Bordeaux, en jurant « ses Grands Dieux », qu'il ne briguerait aucun autre mandat. Mais comment « le meilleur d’entre nous » pourrait-il se contenter d'un « vulgaire » poste d'édile de province, fut-ce la mairie d'une grande ville ?

 

Monsieur 72%

 

Les jeux sont donc ouverts à droite autant qu'ils le sont à gauche. Ni Nicolas Sarkozy ni Ségolène Royal ne sont encore au second tour des élections présidentielles. Jacques Chirac sait bien que l'UMP doit tenir, le 14 janvier prochain, un congrès au cours duquel les adhérents seront invités à désigner le candidat à l'Élysée soutenu par le mouvement.   Or les 72 % d'avis favorables que recueille Nicolas Sarkozy auprès des membres de son mouvement ne sont pas acquis tant que le scrutin n'est pas clos.  De plus, « en aucun cas, l'UMP n'investit un candidat. L’UMP soutient financièrement un candidat », s'empressent de rappeler quelques membres anti-sarkozystes du gouvernement.  Chirac et son clan attendent avec impatience le prochain faux-pas du ministre de l'Intérieur pour exploiter le filon et favoriser (en secret) telle ou telle candidature sauvage.

Publié dans Actualité nationale

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