Rien appris, rien oublié (Georges ROUSSEAU)

Publié le par Lux

On disait autrefois,parlant des émigrés réfugiés à Coblence pendant la révolution, "qu'ils n'avaient rien appris et rien oublié". La même formule peut parfaitement s'appliquer aux dirigeants du Parti Socialiste d'aujourd'hui.

 

Réunis en congrès au Mans, les socialistes ont tenté de masquer, dans la mesure du possible, les divisions qui, depuis plus d'un an, traduisaient l'ambition personnelle effrénée de leurs dirigeants et menaçaient leur parti d'éclatement. Messieurs François Hollande, Dominique Strauss-Khan, Laurent Fabius, Jack Lang et Henri Emmanuelli, pour ne parler que des plus importants, n'avaient chacun qu'une idée en tête : être seul candidat aux présidentielles de 2007. Cela finissait par faire un peu désordre !

Une synthèse archaïque

Alors, ces messieurs ont imaginé de se réconcilier autour d'une "synthèse", entendez une motion idéologique adoptée par tous. Mais pour des raisons électorales, cette synthèse n'a pas été du type " chèvre-chou " chère aux congrès radicaux-socialistes d'antan, c'est-à-dire contenant un peu de tout et son contraire : elle a été résolument tournée vers la gauche, au point de paraître totalement irréaliste et inspirée par une vision d'un archaïsme à faire peur.  

Donnons-en quelques exemples : Strict respect des 35 heures. Montant du SMIC porté à 1500 euros par mois. Renationalisation d'EDF. Abrogation du Contrat " nouvelles embauches ". Abrogation de la loi Fillon sur les retraites. Action de l'Etat contre les " licenciements boursiers " (?). Loi d'orientation pour les banlieues ramenant par exemple les effectifs à 15 élèves par classe dans les Zones d'Education Prioritaires et prévoyant des sanctions sévères contre les communes qui n'atteignent pas le seuil de 20 % de logements sociaux. Si l'on met de côté quelques positions plus proches des intérêts français en matière européenne, par exemple celles qui émettent le voeux -pour le moment pieux- de mettre en place un tarif douanier extérieur commun ou de faire respecter le refus de la Constitution européenne, la plupart de ces propositions vont à l'encontre d'une politique économique réaliste et constructive. C'est là qu'on constate un des défauts majeurs de la démocratie : pour avoir des chances d'être élu, il faut tromper les électeurs en faisant des promesses qu'on ne pourra sans doute pas tenir. " Promettez n'importe quoi, se gaussait Charles Maurras, même la lune ! "

Et la facture ?

Déjà en écoutant Messieurs de Villepin et Sarkozy nous expliquer comment, pleins de bonnes intentions, ils entendent régler le problème des banlieues à coup d'emplois dépourvus de justification économique et de subventions aux associations socioculturelles de ces localités, je me disais : " qu'est-ce qu'on va payer comme impôts ! " Mais en lisant la faramineuse synthèse socialiste, qui se garde bien d'ailleurs de chiffrer le coût des décisions qu'elle annonce, il apparaît clairement que ce train de mesures entraînerait une augmentation importante des charges de l'Etat, qui ne pourront donc être couvertes que par un accroissement sensible des impôts ou de la dette de l'Etat. Dans les deux cas, le résultat sera de détériorer la situation financière, déjà précaire, de notre pays. Voilà comment, pour satisfaire l'ambition personnelle de quelques personnes, on met en péril notre économie !

Comment aimer un pays que l'on méprise ?

Le communiqué du Comité directeur de la Restauration Nationale que l'on trouvera dans ce numéro expose avec clarté, courage et concision la position de notre Mouvement sur le délicat problème des banlieues. Nous ne cesserons jamais de proclamer que ce problème existe par la faute des princes qui nous gouvernent, car il  provient pour l'essentiel de la conjonction de deux éléments : d'une part la volonté délibérée de nos cercles dirigeants depuis trente ans de faire s'installer chez nous  une très importante population d'immigrés venant pour la plupart de pays dont la culture est profondément différente de la nôtre, d'autre part la disparition du patriotisme ou, pire encore, la condamnation générale de l'histoire de notre pays, sous prétexte notamment de républicanisme,d'anticolonialisme ou d'antimilitarisme. Or, comme le rappelait récemment madame Michèle Tribalat : " On ne peut faire aimer un pays qu'on a cessé d'aimer soi-même ". Ce désamour transparaît même dans le vocabulaire employé par nos hommes politiques. Voyez comme Messieurs Chirac et de Villepin, lorsqu'ils parlent de notre pays, n'osent plus dire : " la France ", mais préfèrent dire : " la République " ! Croyez-vous que les "sauvageons" de banlieue, pour reprendre la formule de Monsieur Chevènement,  leur en seront reconnaissants ? Que nenni ! Ils les mépriseront encore plus…On disait autrefois des républicains qu'ils croyaient que la France était née en 1789. Leurs actuels héritiers croient, eux,  que l'histoire de France commence avec la décolonisation. Avant 1962, mes bons messieurs, l'histoire de notre beau pays n'est, à leurs yeux, comme dirait  Shakespeare, qu'une histoire de fous,  " pleine de bruit et de fureur " !

La France meurt de l'absence de Roi

La vérité est que notre pays meurt à petit feu, à petits pas, par petits bouts, depuis qu'il n'a plus de Roi. Ce sont les Rois qui ont fait la France, comme le reconnaissait en 1987, lors du millénaire capétien, un nommé Jacques Chirac, alors Maire de Paris : " La France pourtant, écrivait-il, n'était pas une nécessité inscrite dans le sol ou dans la race. Elle n'est pas non plus le fruit du hasard car, pas plus que l'homme, une nation ne s'improvise. Son unité a été forgée grâce à l'effort  tenace d'une tige royale exceptionnelle, dont l'obstination paysanne a réalisé le précarré, dégagé de tout assujettissement à l'égard de l'étranger." Que n'a-t-il conclu avec nous que, pour que la France vive, il est indispensable de ramener le Roi ? Oh, j'entends certains dire que le retour du Roi ne règlerait pas tous les problèmes, - et ils sont nombreux -, qui se posent à notre pays. Certes, la monarchie n'est pas une potion magique, et son rétablissement ne marquerait que le point de départ d'un long travail au cours duquel l'autorité devrait se conjuguer avec les libertés pour faire repartir la machine. Car, disait Maurras, la monarchie n'est pas le bien en soi, elle est la possibilité du bien… Mais beaucoup de Français sentent confusément qu'ils ont besoin d'un chef, non pas d'un chef temporaire et révocable comme nos présidents de la République, dont on sait en outre que pour arriver à ce poste, ils ont passé vingt ou trente ans  dans les mensonges et les magouilles. Un Roi possède sur tous ces gens un atout extraordinaire, qui explique à lui seul que la monarchie ait pu durer plus de mille ans : le Roi est indépendant. Il ne dépend ni des partis, ni des factions, ni des lobbies qui défendent  tels ou tels intérêts particuliers, français ou étrangers, ni de l'argent dont tout candidat a besoin pour accéder au pouvoir.   Au contraire, il est libre, et peut tout naturellement défendre notre pays et ses habitants. Vite, ramenons le Roi !

Georges ROUSSEAU

Publié dans Pensée politique

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article