Un prince français par Bernard Pascaud

Publié le par Lux


Il nous faut prendre toute la mesure de la portée du livre que vient de publier le Prince Jean de France. Une chose est certaine : la parution et le succès d'Un prince français ne sauraient être une parenthèse. La dernière phrase de l'ouvrage l'affirme : il s'agit là autant d'un aboutissement que du premier acte d'une nouvelle étape. Impossible donc de refermer le livre sans se dire qu'il y a quelque chose à faire! L'ouvrage est à situer dans une dynamique qui appelle à un sursaut d'énergie visant à susciter un renouveau de l'esprit de royauté.

La royauté n'est pas la monarchie, rappelle le Prince. La royauté est J'état d'esprit né d'un lien affectif et intellectuel entre le pays et les Princes. "La monarchie, c'est la forme institutionnelle qui correspond à cet état d'esprit. Pour l'instaurer durablement, il faut d'abord rétablir la royauté". Voilà donc fixé et justifié le canevas de son action. D'abord rétablir le lien entre le pays et la dynastie royale. Tel est le sens de ses déplacements et de l'intérêt qu'il prend aux "gens de France". Tel est aussi le sens du reproche qu'il fait aux rois Bourbon, spécialement à Louis XVI : ne pas être assez allé au contact du peuple, visité les provinces. Tel est encore le but de l'effort pédagogique et intellectuel auquel il travaille : "Expliquer aux Français que la France, pour se redresser, a besoin de durée, de stabilité. Et qu'ils ont besoin, pour se retrouver, d'un arbitre impartial qui veille à l'unité de la nation... " La méthode est donc claire : d'abord rétablir la royauté - renouer le lien affectif et intellectuel puis instaurer la monarchie - instaurer et non restaurer, car ce sont des institutions adaptées à la France d'aujourd'hui qui sont envisagées -, puisque, "seule la monarchie offre à la fois la souplesse et la stabilité nécessaires pour guider le pays dans les temps troublés que nous vivons".

Quand on a lu ce livre, qui ne fuit aucune question qui fâche, quand on a saisi les pistes qu'il ouvre sur tous les grands défis de notre temps, le découragement n'est pas de mise, sauf à servir d'alibi à la paresse ou à la désertion. La seule question sérieuse est de savoir comment nous pouvons nous organiser pour donner toutes les chances à ce Prince de devenir Roi.

A ce moment de l'histoire du royalisme français, comment l'héritière de l'Action française peut-elle s'inscrire dans le programme dont le Prince a fixé les grandes lignes ? D'abord en reconnaissant qu'il " colle " à notre vision des choses. Plus concrètement, en restant fidèle à ce qui a toujours été la spécificité, et comme la marque de fabrique de la Vieille Maison : la formation doctrinale, politique, historique, culturelle. C'est par elle qu'ont été ralliées à la monarchie tant d'intelligences françaises, quelles qu'aient été leurs origines sociales, philosophiques ou intellectuelles. Ainsi fut déjà "rétabli la royauté."

Dans un contexte nouveau, nous devons réactiver la mise en ceuvre de deux actions complémentaires.

Une action doctrinale : elle doit être tournée en priorité vers la jeunesse, mais pas seulement. Car, si la doctrine reste inchangée dans ses principes, elle n'apparaîtra pertinente que dans le cadre de propositions pratiques prenant en compte les réalités actuelles. Produisons donc, avec le même critère de l'intérêt national et toute la rigueur scientifique que Maurras voulait voir appliquer à la politique, des études de fond sur tous les grands problèmes actuels. Une telle réflexion ne pourra qu'être utile à l'action du Prince.

Une action civique : elle peut être comprise au sens habituel, celui du militantisme visant à limiter les méfaits républicains. Elle doit surtout participer de l'effort pédagogique visant à démontrer la pertinence du projet royal, à le faire connaître et à le rendre aimable. Elle est donc le complément indispensable de l'action doctrinale. Sa réussite sera à juger à l'aune des enthousiasmes suscités.

Le Prince Jean fait remarquer avec raison que les Français sont "en manque de Prince" (p.222). Mais les royalistes ne sauraient en dire autant ! A cette chance, se joint une autre satisfaction : nos divisions internes se réduisent (voir le communiqué ci-dessous). L'heure est venue d'accentuer nos efforts et de les coordonner. Entre nous. Entre l'action du Prince et la nôtre. Cet effort peut aussi être "le premier acte d'une nouvelle étape".

Publié dans Formation politique

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